Monsieur Gérard Daguin nous a quiité ce 29 novembre 2018.
"Que son âme repose en paix"
Amiens
Légères chutes de neige
Chroniques historiques
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Avec la participation de Bernard Brousse
avec la courtoisie de
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Comme toutes les cathédrales, St-Etienne renferme quelques secrets. Du moins des curiosités que tous peuvent partager sans pour autant se contenter des légendes locales qui courent sur son histoire.
La crypte
Bien déçu le badaud qui pense que sous la cathédrale se cachent l’entrées de souterrains qui rejoignent toutes les églises de Sens. C’est faux. Bien déçu encore celui qui croit que le vaisseau de pierres couvre une vaste crypte ou seraient déposés les restes de Thomas Beckett, les cendres de Jacques de Molay, Grand Maître du Temple, le cœur de St Louis, le corps de l’évêque Cauchon ou ceux du Dauphin et de la Dauphine…. Il n’y a rien de tout cela. Ce n’est qu’une légende bien ancrée dans l’esprit de certains. Il n’existe qu’une petite crypte, froide et lugubre. Construit à l’initiative de Mgr Languet de Cergy pour en faire sa propre sépulture, ce caveau fut achevé en1744 en même temps que le pavement du chœur du sanctuaire. Il contient les corps de neuf prélats qui furent archevêques de Sens du XVIIIè au XXè siècle. Situé devant le Maître-autel, son entrée est marquée par une pesante dalle de marbre blanc. Un escalier rudimentaire mène au tombeau qui est protégé par une lourde porte verrouillée ouverte pour la dernière fois en 1990 date à laquelle on déposa la dépouille de Mgr Stourm.
Crypte
La crypte ne compte que neuf cercueils où reposent les prélats. (D.R.)
Le mausolée du Dauphin
Contrairement à l’idée reçue, les corps du fils de Louis XV, le Dauphin de France mort en 1765 et de sa femme, la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe, mère de trois futurs rois de France, Louis XVI, Louis XVII et Charles X, morte en 1767, ne sont pas ensevelis sous ce mausolée. Leur sépulture a été violée sous la Révolution et ils ont été jetés au cimetière de Sens dans une fosse commune en 1794 avant que leurs restes ne rejoignent, à la restauration, le chœur de la cathédrale. A l’origine, le mausolée, voulu par Louis XV, œuvre de Guillaume Coustou, avait été érigé en 1777 sur la sépulture des Princes, au milieu du chœur. Conçu dans le goût de l’époque, il présente deux groupes allégoriques aux côtés d’un cénotaphe surmonté de deux urnes avec, sur chaque face, les épitaphes composées par le cardinal de Luynes, ami du Dauphin. Sauvé pendant la Révolution de la destruction, le mausolée fut reconstitué en 1814 et placé en 1852 dans la chapelle Ste-Colombe.
Mausolée
En 1794, les restes du Dauphin et de son épouse furent arrachés de leurs cercueils, dépouillés de leurs vêtements et trainés à travers les rues de la ville. (Photo J.P. Elie).
Jean du Cognot
Non, Pierre de Cugnieres, dit Jean du Cognot, n’était pas un maître verrier du XIIIè siècle qui aurait inventé le bleu des vitraux de la cathédrale. Non, pour lui faire avouer son secret, on ne l’a pas étranglé entre deux pilasses de pierre. Comme on ne lui a pas non plus crevé les yeux. Son histoire est plus simple : c’est celle d’un « cocu » de l’histoire. Le 7 décembre 1329, le roi Philippe VI de Valois convoque, en son palais, une vingtaine de prélats et autant de seigneurs laïques pour mettre fin aux différents qui les opposent. Auprès du Roi, Pierre de Cugnières, son conseiller, tient le rôle d’avocat général et formule soixante dix articles, griefs reprochés aux ecclésiastiques. Pierre Roger, archevêque de Sens, et futur Clément VI, est en charge de défendre le clergé. Le 29 décembre, Philippe VI retourne son sceptre et face au spectre de l’excommunication, fera dire aux évêques, par son avocat général, que tous les droits ecclésiastiques étaient maintenus. Gros Jean comme devant et indésirable aux yeux du clergé, celui qui avait défendu les intérêts royaux hérita du sobriquet de Jean du Cognot, Jean Ducon en langage moins châtié. Pour le ridiculiser, on scella une petite tête de pierre le représentant entre deux piliers de notre cathédrale.
Jean Du Cognot
Ferdinand Levillain sculpta deux plaques, l’une en bronze l’autre en pierre, comportant texte et musique d’une chanson d’Aristide Bruant relatant cette aventure. (Photo J.P. Elie)
Gérard DAGUIN
Documentation : Société Archéologique de Sens, Bernard Brousse.
Cerep Sens.
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021