Monsieur Gérard Daguin nous a quiité ce 29 novembre 2018.
"Que son âme repose en paix"
Amiens
Couvert
Chroniques historiques
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Avec la participation de Bernard Brousse
avec la courtoisie de
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Depuis le début de la nuit, en ville, c’est un vacarme incessant : départ des civils, chassé croisé des militaires qui, pour certain, descendent plus au Sud, et d’autres qui arrivent pour défendre les voies de communications. En fin de nuit, s’installent les troupes destinées à « tenir » les ponts. C’est à 5h15 que l’on entend les premières explosions. Des avions ennemis viennent de bombarder les habitations jouxtant les ponts. Les immeubles proches sont détruits et le bas de la Grande rue est en flammes. Il y a des bébés que l’on transporte comme on peut à l’hôpital. Un peu plus tard et toute la matinée, d’autres avions survolent la ville sans toutes fois la bombarder. Puis, on commence à sortir des abris pour se ravitailler et constater les dégâts. Les conduites d’eau et de gaz, ainsi que les fils électriques de la grande rue ont été coupés. Il faut organiser des corvées. En tout, il y a 16 impacts de bombes, sans compter les engins tombés dans l’Yonne : Place Boffrand, où des immeubles sont détruits, prés du premier pont, où le chemin de halage est coupé, quai Landry, entre celui-ci et le Palais de Justice, plusieurs sur les maisons de la Grande Rue, quai de la fausse rivière, rue Abélard, Rue, rue de vieilles Etuves, rue de la Grosse Tour, rue Emile Zola, rue Cécile de Marsangy, rue Vauban, rue du Plat d’Etain, rue Emile Peynot, sur les remises situées entre la rue Volta et la rue Denis Papin…. L’église Saint Maurice est touchée : le toit est atteint et ses vitraux sont brisés. Mais aucun des ponts n’a été détruit.
Le bas dela Grande rue bombardée
Enfin, le calme revient, mis à part le survol de la ville par l’aviation ennemie et le repli de certaines troupes françaises vers le Sud. C’est vers 11h30 qu’un témoin aperçoit, vers la sous préfecture, les premiers motocyclistes allemands ainsi que les premiers blindés semblant venir de la rue Victor Guichard. Un autre témoin affirme que des tirs ont été entendus dans d’autres quartiers de la ville : rue de Lyon, le long du square Jean Cousin…. A 14h, troupe, camions, blindés, arrivent en masse de l’Ouest et se rangent en ordre imposant sur la promenade. Une colonne allemande descend la rue Thénard précédée de rafales de mitrailleuse. De 16 à 18h, des fusillades vont être entendues dans toute la ville. Mais les soldats allemands continuent à affluer, venant de St-Clément, de Troyes ou de Saligny et inexorablement occupent la ville. D’autres poursuivent leur chemin vers Rosoy, Etigny, Véron. Entre 16h et 16h30, des canons entrent par la route de Saligny tandis que la DCA française tire sur des avions ennemis. On entend des obus survoler la ville. Dans les rues, des combats opposent les forces en présence. Mais depuis 12h, les Allemands se massent en force près du Pont de Fer et des ponts de l’Yonne. Leur objectif : prendre les ponts. Passage obligé vers la route de l’Ouest et du Centre. En début d’après-midi, le « combat pour les ponts » commence….
Gérard DAGUIN
Bombardements de Sens
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021