La volonté de remise en cause des pouvoirs accordés à L’Eglise, le souci de laïcité, d’égalité devant
Si la Révolution avait établit la conscription, elle en avait néanmoins exclu le clergé. Ce qui ne fut plus le cas à partir de 1872 où les jeunes séminaristes «pouvaient obtenir une dispense occasionnelle» pour y échapper. En cas contraire, ils pouvaient être libérables au bout d’un an. Votée par 386 voix contre 170, la loi du 13 juillet 1889 rend le service militaire obligatoire pour tous. Et pour une durée de trois ans. Toutes fois, les jeunes théologiens, peuvent être libérés au bout d’un an s’ils peuvent justifier d’un ministère. Si ce n’est pas le cas, ils devront retourner à la caserne pour finir leur temps, au moment de leur vingt-cinquième anniversaire. De plus, il leur est interdit de devancer l’appel alors que cette facilité est accordée à ceux qui se destinent à l’Ecole normale ou autres écoles d’Etat.
Pour les époux, nouvelle règle : après les élans «généreux» dela Révolution qui, entre autre, avait autorisé le divorce, celui-ci fut abolit sous la Restauration, lui substituant la séparation de corps. Cette loi fut rétablie en 1884. On pouvait lire dans
Gouache de Lesueur: " Les deux jeunes époux renoncent à divorcer, rappelés à leur devoir par le juge"
A Sens, la Supérieure des sœurs de la Providence va se battre comme un beau diable, alléguant que le bien que possède
Mgr Ardin prendra ses fonctions à Sens le 6 septembre 1892. (Coll. SAS)
En 1892, les Républicains modérés arrivent au pouvoir. A Sens, le 6 septembre de la même année, Mgr Ardin prend ses fonctions d’archevêque et Lucien Cornet est élu, en juin, maire de la ville. Le gouvernement va alors mener une politique d’apaisement envers l’Eglise catholique. Trois ans plus tard, tout sera à refaire avec le ministère Léon Bourgeois même si, plus tard, Jules Méline, alors Président du Conseil, tentera une nouvelle réconciliation.
Mais l’affaire Dreyfus va relancer les débats et séparer la France en deux clans en rejetant les catholiques du côté des adversaires du Régime tandis qu’elle reconstitue l’unité de la gauche autour de l’anticléricalisme. En 99, Waldeck-Rousseau est nommé Président du Conseil. Le dernier combat en vue de la séparation commence.
Dans le Sénonais, depuis l’installation des deux compères, il régnait un climat de suspicion presque contrôlé. A part, bien sûr, le nom des rues et des places qui avaient été baptisées, débaptisées puis rebaptisées en fonction des événements politiques, l’interdiction des processions religieuses, la levée de la main mise du Clergé sur les pompes funèbres, l’interdiction des quêtes à domicile… Et la commission administrative de la ville, présidée par Lucien Cornet, qui va tenter de chasser les sœurs soignantes de l’hôpital ! Une tentative qui fit long feu, mais qui permit, néanmoins de remplacer les noms des saints qui désignaient les salles par un fléchage plus explicite, Service de Médecine Hommes, Service de Médecine Femmes, ect…
Lucien Cornet (1865 - 1922), maire de Sens. Il va prendre un arrêté interdisant le port de la soutane.
Note du Webmaster: Conseiller municipal de Sens en 1892, il en devient maire l'année suivante et reste en poste jusqu'à son décès. Il fait construire l'actuel hôtel de ville, ainsi que la Caisse d'épargne. Il est élu député en 1896, lors d'une élection partielle, et siège au groupe radical-socialiste. Il est secrétaire de la Chambre en 1905. Il est élu sénateur en 1909. De 1915 à 1918, il est secrétaire du Sénat. ( Extrait, Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucien_Cornet)
Mais «Lulu» ne veut pas en rester là : sur la proposition de deux conseillers, se référant à un article du Concordat stipulant que tous les ecclésiastiques sont habillés à
Que dire alors des cloches qui sonnaient à tout va, le prélat ne ratant une occasion de se rappeler aux oreilles de ses ouailles. Mais là encore, le préfet se limita à respecter la Loi qui avait établit le règlement des sonneries. Bien sûr, les anticléricaux n’omirent pas les dénonciations calomnieuses, les supposés détournement d’argent, le commerce d’eau bénite, les amours complices avec des religieuses, les messes sataniques ou les exorcismes clandestins… A Sens, la municipalité à mis en œuvre la construction de la nouvelle mairie. Une question se pose du côté du clergé : Lucien Cornet et ses amis, ont-ils opté pour le projet de Dupont-Poivert à cause de l’importance de la toiture d’angle qui aurait pour objectif de concurrencer les tours de la cathédrale ? C’est du moins ce qui se chuchote.
On peut lire, dans
Le 1er juillet 1901 sera votée la loi relative aux associations. En fait, Waldeck-Rousseau s’est persuadé que ce sont les congrégations qui ont pris trop de puissance par rapport à l’Etat. Par son contenu, cette loi vise particulièrement les congrégations religieuses. Ce que confirmera René Vidal, député socialiste : «Pas d’équivoque ! Nous supprimons les religieux et les religieuses, c’est un acompte. Ce que nous entendons supprimer et détruire, c’est la religion catholique ». Il va en résulter que les congrégations religieuses enseignantes devront fermer leurs écoles, se privatiser ou se séculariser. Ce sera le cas pour nombre d’entre elles dès 1904.
A Auxerre, Emile Combes fera un discours des plus anticléricaux qu’il soit. Il confirmera que le débat sur la séparation des Eglises et de l’Etat sera à l’ordre du jour de la session de 1905. Mais il n’aura pas le temps d’appliquer ce programme. Il donnera sa démission en janvier 1905 suite à l’affaire des fiches. Aristide Briand sera le rapporteur du projet et la loi votée le 9 décembre de la même année. C’est désormais chacun chez soi. (A suivre)
Gérard DAGUIN
Documentation : Source historique : Etienne Dodet, Sens à l’heure de la séparation des Eglises et de l’Etat, Société Archéologique de Sens. Bernard Brousse, SAS, Virginie Garret, Cerep 5, rue Rigault Sens.
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021